Est-ce que les vidéos se lisent plus vite en 5G comme le dit la publicité ?

Disons le d’entrée, même si les communications publicitaires des opérateurs mobiles vous le font croire, pour la vidéo comme pour une majorité d’usages, la 5G n’apporte aucun bénéfice visible par rapport à la 4G.

Aux fréquences autorisées pour la 5G, les débits de transmission d’une antenne à l’autre sont équivalents à ceux de la 4G. La 5G pourrait accepter plus d’utilisateurs par antenne que la 4G, mais les antennes sont encore largement sous-utilisées en 4G. Ce dont les utilisateurs ne veulent pas lorsqu’ils regardent une vidéo, c’est du “buffering”. Or il n’est pas lié au débit de circulation des données mais à la distance à l’antenne.

Qui télécharge encore des films sur son mobile ? Le téléchargement a progressivement été remplacé par le streaming, ce qui est une bonne nouvelle pour l’environnement. Le débit moyen de lecture d’un film en HD est de 5 Mbps. Avec une connexion de 2 Gbps, un film ne se lira pas plus vite ! Les débits de la 4G sont largement suffisants pour regarder des films ou des séries en streaming.

Les opérateurs jouent de la confusion entre téléchargement et streaming. Ils justifient l’intérêt d’un plus haut débit en faisant la promotion d’un usage qui était en voie de disparition (le téléchargement) et de formats d’ultra-haute définition qui n’ont pas de sens sur des petits écrans mobiles et dont l’impact environnemental est catastrophique.

Quelques exemples de communications d’opérateurs, en vidéo :

« Plus de débits pour les usages courants comme les téléchargements ou le streaming vidéo. » | https://reseaux.orange.fr/5g-explication

« Avec une vitesse maximale théorique supérieure à 1 Gb/s en téléchargement, la 5G en bande 3.5 GHz promet aux utilisateurs de jeux vidéo ou aux amateurs de séries, de films et de sports en streaming, un flux toujours plus fluide et rapide et une latence améliorée. À l’avenir, le format 4K sera généralisé et le 8K deviendra bientôt la norme. » | https://www.sfr.fr/reseau-5g/

Il est aussi parfois question de réduction de latence grâce à la 5G. Il s’agit du délai entre le moment où vous demandez une vidéo et le moment où elle arrive sur votre écran. La diffusion de vidéo en streaming se fait par morceaux de 2 à 30 secondes. Quelques millisecondes de gagnées au démarrage ne feront aucune différence ! Même en diffusion point-à-point (les appels sur IP ou la visioconférence – dont la télémédecine), la latence moyenne actuelle, qui est de l’ordre de 120 ms, est parfaitement admissible.

Il existe bien quelques usages industriels très spécifiques pour lesquels la 5G est intéressante.

Avec la 5G, les opérateurs souhaitent rentabiliser rapidement leur réseau dans les zones à haute densité urbaine plutôt qu’améliorer la couverture de zones rurales avec la 4G. La 5G sera donc financée par des consommateurs qui n’en ont pas besoin, pour rendre possibles quelques usages de niche. Au passage, les opérateurs qui se targuent d’une conscience environnementale font la promotion d’usages émettant toujours plus de
gaz à effet de serre.

Concernant le streaming vidéo en mobilité, le problème est la généralisation de l’accès au haut débit, pas l’augmentation du débit ni la réduction de la latence. Et il peut être résolu par la 4G.

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